Par Jim Keon, président de Biosimilaires Canada
La crise des soins de santé est un défi auquel tous les gouvernements au Canada sont confrontés.
Les salles d’urgence sont débordées. La pénurie d’infirmières et de médecins de famille continue de s’aggraver. La demande croissante de médicaments biologiques et de nouveaux traitements novateurs coûteux met en péril la pérennité des régimes d’assurance-médicaments.
Il existe peu de solutions à de tels défis en matière de soins de santé qui permettent aux gouvernements d’offrir davantage de soins aux contribuables pour le même budget. Mais il s’agit précisément de la valeur fournie par l’utilisation accrue des médicaments biosimilaires.
En adoptant des politiques de transition vers les biosimilaires, les gouvernements peuvent générer des économies importantes qui sont réinvesties dans le financement d’autres priorités en matière de soins de santé. Ces politiques impliquent que les patients transitionnent de leur médicament biologique vers son équivalent biosimilaire sous la supervision d’un médecin.
Santé Canada confirme « qu’on ne s’attend à aucune différence clinique importante aux chapitres de l’efficacité et de l’innocuité entre un médicament biosimilaire et le médicament biologique dont la vente est déjà autorisée » et « aucune différence d’efficacité et d’innocuité n’est prévue à la suite d’un changement d’utilisation courante entre un médicament biosimilaire et son médicament biologique de référence pour une indication autorisée ».
À ce jour, sept juridictions canadiennes ont adopté des politiques de transition vers les biosimilaires : la Colombie-Britannique, l’Alberta, la Saskatchewan, le Québec, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et les Territoires du Nord-Ouest.
Et les retombées sont considérables :
- Le Québec anticipe des économies qui s’élèvent à 140 millions de dollars pour la première année, somme qui sera réinvestie dans le système de santé et améliorera l’accès aux traitements innovants.
- La Colombie-Britannique, la première province ayant adopté cette politique, a déjà économisé des dizaines de millions de dollars, ce qui lui a permis de couvrir le médicament contre le diabète Jardiance et le médicament contre l’arthrite psoriasique Taltz. La Colombie-Britannique a également élargi la couverture à d’autres médicaments contre l’arthrite ainsi qu’au test non-invasif de la calprotection fécale pour les patients atteints de MII.
- L’Alberta prévoit de générer des économies de 227 à 380 millions de dollars sur quatre ans, qui seront réinvesties dans les services de santé.
Même des juridictions plus petites réalisent des économies importantes en adoptant les biosimilaires.
- La Saskatchewan, la province la plus récente à avoir mis en place une politique de transition vers les biosimilaires, s’attend à générer des économies annuelles de plus de 20 millions de dollars, ce qui permettra d’étendre la couverture à de nouveaux médicaments et d’assurer la pérennité du régime.
- La Nouvelle-Écosse s’attend à générer des économies annuelles de 13 millions de dollars lorsque sa politique de transition sera pleinement mise en place, Cela signifie qu’encore plus de personnes pourront accéder à des soins et des traitements.
- Au Nouveau-Brunswick, les économies annuelles de 10 millions de dollars serviront à améliorer la pérennité des régimes publics d’assurance-médicaments de la province.
- Dans les Territoires du Nord-Ouest, les économies générées grâce à la transition vers les biosimilaires sont réinvesties pour augmenter le nombre de médicaments que les programmes de prestations supplémentaires en santé pourront couvrir à l’avenir.
Les politiques de transition vers les biosimilaires ne résoudront pas à elles seules la crise des soins de santé. Mais elles peuvent réduire une partie de la pression sur le système de santé et ne doivent pas être négligées.
Par exemple, Biosimilaires Canada estime que l’Ontario pourrait économiser 3 millions de dollars chaque semaine, soit près de 150 millions de dollars par an, en adoptant une politique de transition vers les biosimilaires.
Pour sa part, le Manitoba pourrait économiser plus de 575 000 de dollars chaque semaine. Cela représente environ 30 millions de dollars par an.
Dans le contexte de la crise actuelle des soins de santé, chaque dollar compte.
Il est temps pour l’Ontario, le Manitoba et l’Île-du-Prince-Édouard de prendre des mesures pour profiter pleinement des avantages des médicaments biosimilaires en adoptant sans plus tarder des politiques de transition vers les biosimilaires.